Dépêches 06/01/2010 à 16h48
Vente du Rafale au Brésil: la décision finale sera politique
"La décision finale est toujours politique", a déclaré mercredi à Genève le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim interrogé sur le projet d'achat par le Brésil d'avions de chasse français Rafale, décrié par les militaires brésiliens. (© AFP Fabrice Coffrini)
GENÈVE (AFP) - "La décision finale est toujours politique", a déclaré mercredi à Genève le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim interrogé sur le projet d'achat par le Brésil d'avions de chasse français Rafale, décrié par les militaires brésiliens.
"La décision finale est toujours politique parce qu'elle est prise par des organes politiques", a déclaré M. Amorim.
"Evidemment, on va étudier, prendre en compte ce qu'il y a dans les rapports" techniques, mais "c'est au ministre de la Défense, au président de la République (Luiz Inacio Lula da Silva) de décider", a-t-il dit lors d'une rencontre avec des journalistes.
"La décision sera prise par le président de la République, avec l'aide de son conseil de défense", a-t-il insisté.
"Ce n'est pas une décision exclusivement militaire", a conclu le chef de la diplomatie brésilienne.
Le Rafale de l'avionneur français Dassault est en lice avec le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen NG de Saab pour fournir 36 avions de combat multi-rôles au géant sud-américain, un contrat d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.
L'armée de l'air brésilienne préfère les chasseurs suédois et américain au Rafale pour moderniser son aviation, en raison du prix de l'avion français, a affirmé mardi le quotidien brésilien Folha de Sao Paulo.
Folha de Sao Paulo, qui dit avoir eu accès aux conclusions d'un rapport de 30.000 pages de l'armée de l'air (FAB), affirme mardi que "le facteur financier a été décisif pour placer le Gripen NG, encore en phase de projet, en première position (...) Il est le moins cher des trois concurrents".
Selon le journal, "Saab offre le Gripen pour la moitié du prix du Rafale, soit quelque 70 millions de dollars et l'heure de vol est quatre fois moins chère que celle du Rafale".
Le rapport de l'armée de l'air brésilienne, plusieurs fois reporté, est technique et consultatif. Néanmoins, selon Folha, il va provoquer un nouveau bras-de-fer entre Lula et le commandement de la force aérienne, qui n'a jamais accepté la décision politique du président.
La présidence française a refusé de commenter les informations venues du Brésil, se déclarant "sereine" sur l'issue de l'appel d'offres lancé par Brasilia et les chances du chasseur français, qui n'a encore jamais été vendu à l'étranger.
Dassault avait affirmé que si le Rafale était choisi par Brasilia, les six premiers appareils seraient construits en France et les 30 autres assemblés au Brésil.
Le président Lula da Silva avait exprimé en septembre -pendant une visite du président français Nicolas Sarkozy- sa préférence pour le Rafale en raison des transferts de technologie promis sans restriction par Paris.
© 2010 AFP