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Mensaje: <blockquote data-quote="HernanF" data-source="post: 990302" data-attributes="member: 7964">¿En las tribus recaerá la transición post Kadhafi?Moncef Ouannès: «La suerte del país está en manos de las tribus» Entrevista a Moncef Ouannès, profesor en la universidad de Tunisia, especialista en Libia, autor del libro Militares, Élites y Modernización en la Libia contemporánea (Ediciones Harmattan). Le Figaro - ¿la caída del régimen es ineluctable? Moncef OUANNÈS - sí, creo que se acerca el fin. Cada hora que pasa, las protestas ganan terreno. Cerca del 60% del territorio está bajo el control de los manifestantes. Después de haber sufrido el régimen represivo del coronel Muammar Kadhafi durante 42 años, y frente a los crímenes contra la humanidad de estos últimos días, los libios llegaron a la conclusión de que deben pelear hasta el final, aún con el riesgo de perder la vida. Durante este tiempo, las defecciones en el seno de las instituciones continúan. Hoy día, por lo menos la mitad de los militares del ejército regular se volvieron contra el régimen. Recordemos que en 1969, fue el ejército el que facilitó la toma de poder por parte de Kadhafi. Pero, por temor a un eventual golpe de Estado, el líder libio se esforzó rápidamente en marginarlo. No asombra que los militares prefieran hoy unirse a los manifestantes. Finalmente, no se puede excluir que la tribu Kadhafa, de la que es descendiente el líder libio, acabe por exigir que deje el poder, por miedo a sufrir la venganza de las otras tribus que se han alejando ahora del régimen. En un país donde la fidelidad a la tribu es primordial, la noción de revancha tribal está anclada en la sociedad. ¿Cómo se explica la ceguera de Kadhafi? Sus recientes intervenciones expresan, según creo yo, sólo la continuidad de una lógica a la cual se mantuvo fiel desde su llegada al poder. Kadhafi es un adepto a los discursos autoritarios y mentirosos, y no dejan ninguna ventana al diálogo. Hasta su hijo, Seïf al-Islam, no llegó a hacerlo razonar. Cuando, en su momento, él procuró liberalizar el régimen, el Guía no le concedió ningún margen de maniobra. En el curso de los años, Kadhafi se encerró en sus ideas, en su monólogo. Él mismo se ha condenado al callejón sin salida en el que se encuentra.¿Quién maneja la represión ordenada por el régimen? Hay, por un lado, escuadrones de jóvenes libios, que pertenecen esencialmente a su tribu y son dirigidos por sus hijos. Por el otro están todos estos mercenarios extranjeros apoyados desde hace décadas por Kadhafi. Entre ellos se encuentran antiguos miembros de los ejércitos de liberación de Túnez, Egipto, Marruecos y Jordania. Esta gente ha sido integrada en los cuarteles libios. Sin contar las milicias de Chad, Malí y Nigeria que están bajo las órdenes de Kadhafi.¿Una intervención de la OTAN es factible? Es una opción arriesgada. Una intervención exterior podría servir de pretexto para el poder y reprimir todavía más sistemáticamente a la población. Los civiles se transformarían en rehenes en un ciclo infernal de violencia. En cambio, es indispensable que Occidente, particularmente los norteamericanos, condenen más firmemente las exacciones en curso.¿Después de la caída del Guía, quién podría relevarlo? El régimen encerró tanto a la sociedad libia que no existe ningún partido de oposición capaz de ofrecer una alternativa. En cuanto a las fuerzas políticas en el exilio, están desconectadas de la realidad del país y faltas de credibilidad en la población. Según creo yo, únicamente las tribus podrán asegurar la transición política post Kadhafi, a condición de que estén dispuestas a crear una plataforma común. Podemos imaginar que ellas resucitan el espíritu de la batalla de al-Ghardhabiya que, en 1929, reúne por primera vez a todas las tribus contra la ocupación fascista italiana. Si no, en caso de discordia entre las tribus, Libia corre el riesgo de una guerra tribal.Fuente: Le Figaro por Delphine Minoui 25.02.2011Traducción propia.Moncef Ouannès: «Le sort du pays est aux mains des tribus» INTERVIEW: Moncef Ouannès, professeur à l'université de Tunis, est spécialiste de la Libye, auteur du livre Militaires, Élites et Modernisation dans la Libye contemporaine ( Éditions L'Harmattan). LE FIGARO. - La chute du régime est-elle inéluctable? Moncef OUANNÈS. - Oui, je pense qu'on approche de la fin. D'heure en heure, la contestation gagne du terrain. Environ 60 % du territoire sont désormais sous le contrôle des manifestants. Après avoir subi le régime répressif du colonel Mouammar Kadhafi pendant 42 ans, et face aux crimes contre l'humanité de ces derniers jours, les Libyens sont arrivés à la conclusion qu'ils doivent se battre jusqu'au bout, au péril de leur vie. Pendant ce temps, les défections au sein des institutions se poursuivent. À ce jour, au moins la moitié des militaires de l'armée régulière se sont retournés contre le régime. Rappelons qu'en 1969, c'est l'armée qui facilita la prise de pouvoir de Kadhafi. Mais, par crainte d'un éventuel coup d'État, le leader libyen s'employa rapidement à la marginaliser. Pas étonnant que les militaires préfèrent aujourd'hui rejoindre les manifestants. Enfin, il n'est pas exclu que la tribu Kadhafa, dont est issu le leader libyen, finisse par exiger qu'il quitte le pouvoir, par peur de subir la vengeance des autres tribus qui ont d'ores et déjà lâché le régime. Dans un pays où l'allégeance à la tribu est primordiale, la notion de revanche tribale est ancrée dans la société.Comment s'explique l'aveuglement de Kadhafi? Ses récentes interventions n'expriment, selon moi, que la continuité d'une logique à laquelle il est resté fidèle depuis sa prise de pouvoir. Kadhafi est un adepte des discours autoritaires et mensongers, qui ne laissent aucune fenêtre au dialogue. Même son fils, Seïf al-Islam, n'est pas parvenu à le raisonner. Quand, en son temps, il chercha à libéraliser le régime, le Guide ne lui accorda aucune marge de manœuvre. Au fil des années, Kadhafi s'est enfermé dans ses idées, son monologue. Il s'est lui-même condamné à l'impasse dans laquelle il se trouve.Qui mène la répression ordonnée par le régime? Il y a, d'une part, des escadrons de jeunes Libyens, qui appartiennent essentiellement à sa tribu et sont dirigés par ses fils. Puis il y a tous ces mercenaires étrangers soutenus depuis des décennies par Ka-dhafi. Parmi eux se trouvent d'anciens membres des armées de libération de Tunisie, d'Égypte, du Maroc, de Jordanie. Ces gens-là ont été intégrés dans les casernes libyennes. Sans compter les milices tchadiennes, maliennes et nigériennes qui sont sous les ordres de Kadhafi.Une intervention de l'Otan est-elle envisageable? C'est une option risquée. Une intervention extérieure pourrait servir de prétexte au pouvoir pour s'en prendre encore plus systématiquement à la population. Les civils se retrouveraient pris en otage dans un cycle infernal de violence. En revanche, il est indispensable que l'Occident, notamment les Américains, condamnent plus fermement les exactions en cours.Après la chute du Guide, qui pourrait prendre la relève? Le régime a tellement verrouillé la société libyenne qu'il n'existe aucun parti d'opposition capable d'offrir une alternative. Quant aux forces politiques en exil, elles sont déconnectées des réalités du pays et manquent de crédibilité auprès de la population. D'après moi, seules les tribus pourront assurer la transition politique de l'après-Kadhafi, à condition qu'elles soient prêtes à créer une plate-forme commune. On peut imaginer qu'elles ressuscitent l'esprit de la bataille d'al-Ghardhabiya qui, en 1929, réunit pour la première fois toutes les tribus contre l'occupation fasciste italienne. Sinon, en cas de discorde entre les tribus, la Libye court le risque d'une guerre tribale.Le Figaro par Delphine Minoui  25/02/2011</blockquote>

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