El Líbano teme un ataque israelí.
El Líbano teme un ataque israelí. / Le Liban craint une attaque israélienne.
Israel advirtió que todo ataque de Hezbollah provocaría una réplica a gran escala.
La multiplicación de las amenazas israelíes estas últimas semanas devuelve la intranquilidad a los libaneses porque Beirut comienza a gozar recientemente una nueva estabilidad, después de cinco años de turbulencias que siguieron al asesinato del ex primer ministro Rafic Hariri. El presidente, Michel Sleimane, invocó públicamente su gran inquietud. «El mundo sabe en lo sucesivo que las amenazas israelíes no pueden ser más tomadas a la ligera». Este asunto estuvo también en el menú durante las entrevistas del primer ministro, Saad Hariri, con Nicolás Sarkozy durante su visita a París el mes pasado.
El papel de Iran.
La aviación israelí sobrevuela regularmente el territorio libanés, en violación de la resolución 1701 que puso fin al último conflicto entre ambos vecinos, en agosto de 2006. Hasta las baterías aéreas del ejército libanés abrieron fuego el domingo contra cazas que volaban relativamente bajo, el informe de la fuerza es inexistente por la superioridad militar israelí. Sobrevolando muy bajo barrios enteros de las afueras del centro de Beirut, feudo del Hezbollah, la aviación ya mostró en 2006 aquello de lo que era capaz. Un argumento que las autoridades israelíes más altas prometen reproducir, aún a escala más grande, si Hezbollah mueve el dedo meñique. Porque el gobierno libanés, al cual pertenece el partido «de la resistencia islámica» es considerado responsable de «todo lo que hace Hezbollah», según formuló anteriormente Ehoud Barak.
El ministro de Defensa israelí traduce así una nueva doctrina nacida de la guerra de 2006 en virtud de la cual Israel no limitará más sus ataques a los blancos atribuidos a Hezbollah, sino que abarcará también al ejército libanés y las infraestructuras vitales del país sobre todo el territorio.
Más allá de su efecto psicológico, esta estrategia pretende acentuar el cruce político interno que concierne al armamento de Hezbollah. Un impacto que ha sido atenuado sin embargo por la formación de un gobierno de unidad nacional, fruto de una larga lucha interna con el Partido del Dios, para los que seguir con la "resistencia" no es negociable mientras el «peligro israelí» perdure.
La guerra podría ser activada de diferentes modos sabiendo que las motivaciones de ambas partes tienen una dimensión regional, integrandose la problemática iraní. Para Israel, se trataría de restablecer su capacidad de disuasión después del semifracaso de 2006, incluso golpear indirectamente a Irán sobre un teatro secundario. Hezbollah podría del mismo modo permitir a Irán crear una diversión en otra parte que no sea su territorio sirviendo a Israel como pretexto para represalias.
La mayoría de los observadores de la escena libanesa consideran sin embargo que la guerra no es probable en lo inmediato. Ellos hacen valer las ventajas del statu quo actual para ambas partes: Israel goza de una estabilidad inigualada en su frontera norte; Hezbollah no tiene interés que comience un nuevo conflicto mientras las heridas sufridas por su base de apoyo popular aún no han sanado.
Fuente: Sibylle Rizk para Le Figaro.
Traducción propia.
Le Liban craint une attaque israélienne.
Israël a averti que toute attaque du Hezbollah provoquerait une riposte à grande échelle.
La multiplication des menaces israéliennes ces dernières semaines rendent les Libanais particulièrement fébriles car Beyrouth commence à peine à jouir d'une stabilité retrouvée, après les cinq ans de turbulences qui ont suivi l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri. Le président, Michel Sleimane, a évoqué publiquement sa vive inquiétude. «Le monde sait désormais que les menaces israéliennes ne peuvent plus être prises à la légère.» Ce sujet était aussi au menu des entretiens du premier ministre, Saad Hariri, avec Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Paris le mois dernier.
Rôle de l'Iran.
L'aviation israélienne survole régulièrement le territoire libanais, en violation de la résolution 1701 qui a mis fin au dernier conflit entre les deux voisins, en août 2006. Même si les batteries aériennes de l'armée libanaise ont ouvert le feu dimanche contre des chasseurs volant relativement bas, le rapport de force est inexistant tant la supériorité militaire israélienne est grande. En rasant des quartiers entiers de la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, l'aviation a déjà montré en 2006 ce dont elle était capable. Un scénario que les plus hautes autorités israéliennes promettent régulièrement de reproduire, à plus grande échelle encore, si le Hezbollah bouge le petit doigt. Car le gouvernement libanais, auquel appartient le parti «de la résistance islamique» est jugé responsable de «tout ce que fait le Hezbollah», selon une formule d'Ehoud Barak.
Le ministre israélien de la Défense traduit ainsi une nouvelle doctrine née de la guerre de 2006 en vertu de laquelle Israël ne limitera plus ses attaques aux cibles attribuées au Hezbollah, mais les élargira à l'armée libanaise et aux infrastructures vitales du pays sur tout le territoire libanais.
Au-delà de son effet psychologique, cette stratégie vise à accentuer le clivage politique interne concernant l'armement du Hezbollah. Un impact qui a cependant été atténué par la formation d'un gouvernement d'union nationale, fruit d'un long bras de fer interne avec le Parti de Dieu pour qui la poursuite de la «résistance» n'est pas négociable tant que le «danger israélien» perdure.
La guerre pourrait être déclenchée de différentes façons sachant que les motivations des deux parties ont une dimension régionale, intégrant la problématique iranienne. Pour Israël, il s'agirait de rétablir sa capacité de dissuasion après le semi-échec de 2006, voire de frapper indirectement l'Iran sur un théâtre secondaire. Le Hezbollah pourrait symétriquement permettre à l'Iran de créer une diversion ailleurs que sur son territoire en servant à Israël un prétexte à des représailles.
La plupart des observateurs de la scène libanaise estiment cependant que la guerre n'est pas probable dans l'immédiat. Ils font valoir les avantages du statu quo actuel pour les deux parties : Israël bénéficie d'une stabilité inégalée à sa frontière nord ; le Hezbollah n'a pas intérêt à se lancer dans un nouveau conflit tant que les plaies subies par sa base populaire ne sont pas pansées.
Sibylle Rizk par Le Figaro.