Europeos y norteamericanos se enfrentan en el mercado de aviones de caza japoneses.
Japón debe definir antes de que finalice diciembre, un programa de compra de más de 40 cazas, estimado en 6.000 millones de dólares. Boeing, Lockheed Martin y Eurofighter acaban de poner sus ofertas. Los lazos que unirían a Washington y Tokio podrían complicar la competencia.
En Tokio, los lobbies aceleran su trabajo para intentar ganar peso en la elección del gobierno, que debe cerrar antes de que finalice diciembre, el programa de renovación de su flota de aviones de caza. Después de haber retrasado esta decisión estratégica por más de tres años, el ministerio de Defensa japonés recibió a comienzos de semana las últimas ofertas de los grupos extranjeros que procuraban quedarse con este mercado estimado en alrededor de 6.000 millones de dólares.
Para reemplazar su flota de F-4 Phantom basados en tecnologías de los años 1970 y sus F-15 Eagles, Japón tiene previsto comprar entre 40 y 60 aparatos. Vacila, oficialmente, entre el F-18 Super Hornet de Boeing, el F-35 Lightning II JSF de Lockheed Martin y el Eurofighter Typhoon europeo. En declaraciones recientes, la elección del gobierno estaría "abierta" y se basaría en consideraciones puramente técnicas y no políticas, el Ministro de Defensa, Yasuo Ichikawa, halagó las esperanzas del consorcio europeo, particularmente del personal de la británica BAE Systems, que gastó estos últimos meses mucha energía en el país para promover su aparato. Inicialmente Japón esperaba adquirir F-22 Raptor de Lockheed antes de ver la oposición con una negativa humillante de Washington, y se inquieta por los retrasos de desarrollo del F-35. Del golpe, Tokio podría atreverse por primera vez a elegir un compañero no norteamericano, esperan los europeos.
Para intentar llevárselo, Eurofighter dio a entender que una victoria del Typhoon significaría múltiples transferencias de tecnologías a los industriales japoneses. Boeing, con su F-18, es presentado como el de menor costo de la competencia, pero también como el menos moderno por sus rivales, también prometió confiarles a grupos japoneses la fabricación de al menos el 75 % de los componentes del aparato.
"Decisión muy estratégica"
Si ellos reconocen que la competencia parece más abierta que de costumbre, los observadores independientes no parecen creer, al menos la mayoría, en la realidad de las posibilidades del Eurofighter. «Es una decisión muy estratégica», resopla un industrial europeo, que señala los fuertes lazos que unen a Japón y Estados Unidos. «Tokio, que ya arrugó frente a Washington bajo el primer ministro Hatoyama, hace cualquier cosa desde hace unos meses para reconciliarse plenamente con los norteamericanos, y no va a arriesgar un nuevo choque sobre un asunto de defensa tan sensible», explica.
Según estos expertos, los recientes discursos de apertura del Ministro de Defensa no apuntarían más que a prevenir la furia de los europeos, que no dudarán en denunciar nuevamente, en caso de victoria de las empresas norteamericanas, la iniquidad del mercado japonés. Varias capitales de la Unión Europea, tales como París, no esconden que retrasarán el lanzamiento de las negociaciones sobre un acuerdo de libre comercio con Tokio hasta que el país no deje de favorecer ciegamente a las empresas norteamericanas en todas las grandes licitaciones.
Fuente: Les Echos por Yann Rousseau, corresponsal en Tokio 03.10.2011
Traducción propia.
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Européens et Américains s'affrontent pour le marché des avions de chasse japonais.
Le Japon doit attribuer avant la fin décembre un programme d'achat de plus de 40 chasseurs, estimé à 6 milliards de dollars. Boeing, Lockheed Martin et Eurofighter viennent de remettre leurs offres. Les liens unissant Washington et Tokyo pourraient troubler la compétition.
A Tokyo, les lobbies accélèrent leur travail pour tenter de peser sur les choix du gouvernement qui doit enclencher avant la fin décembre le programme de renouvellement de sa flotte d'avions de chasse. Après avoir repoussé cette décision stratégique pendant plus de trois ans, le ministère japonais de la Défense a reçu en début de semaine les dernières offres des groupes étrangers cherchant à emporter ce marché estimé à près de 6 milliards de dollars.
Pour remplacer sa flotte de F-4 Phantom basés sur des technologies des années 1970 et ses F-15 Eagles, le Japon envisage d'acheter entre 40 et 60 appareils. Il hésite, officiellement, entre le F-18 Super Hornet de Boeing, le F-35 Lightning II JSF de Lockheed Martin et le Typhoon européen Eurofighter. En déclarant il y a quelques jours que le choix du gouvernement serait «ouvert» et se fonderait sur des considérations purement techniques et non politiques, le ministre de la Défense, Yasuo Ichikawa, a flatté les espoirs du consortium européen et notamment des cadres du britannique BAE Systems qui ont dépensé, ces derniers mois, beaucoup d'énergie dans le pays pour promouvoir leur appareil. Le Japon avait initialement espéré acquérir des F-22 Raptor de Lockheed avant de se voir opposer un refus humiliant de Washington, et s'inquiète des retards de développement du F-35. Du coup, Tokyo pourrait oser pour la première fois choisir un partenaire non américain, espèrent les Européens.
Pour tenter de l'emporter, Eurofighter a laissé entendre qu'une victoire du Typhoon enclencherait de multiples transferts de technologies vers les industriels japonais. Boeing, dont le F18 est présenté comme le moins coûteux de la compétition, mais également comme le moins moderne par ses rivaux, a également promis de confier à des groupes japonais la fabrication d'au moins 75 % des composants de l'appareil.
«Décision trop stratégique»
S'ils reconnaissent que la compétition apparaît plus ouverte qu'à l'accoutumée, les observateurs indépendants ne semblent, pour la plupart, pas croire à la réalité des chances d'Eurofighter. «C'est une décision beaucoup trop stratégique», souffle un industriel européen qui pointe les liens forts qui unissent toujours le Japon et les Etats-Unis. «Tokyo, qui a déjà froissé Washington sous le Premier ministre Hatoyama, fait tout depuis des mois pour se réconcilier pleinement avec les Américains, et ne va pas risquer un nouvel accrochage sur un dossier de défense aussi sensible», explique-t-il.
Selon ces experts, les récents discours d'ouverture du ministre de la Défense ne viseraient dès lors qu'à prévenir le courroux des Européens, qui ne manqueront pas de dénoncer une nouvelle fois, en cas de victoire des entreprises américaines, l'iniquité du marché japonais. Plusieurs capitales de l'Union, telles que Paris, ne cachent pas qu'elles retarderont le lancement des négociations sur un accord de libre-échange avec Tokyo tant que le pays ne cessera pas de favoriser aveuglément les entreprises américaines dans tous les grands appels d'offres.
Les Echos ecrit par Yann Rousseau, correspondant à Tokyo 03.10.2011
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